Olive Kitteridge, d’Elizabeth Strout

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Olive Kitteridge est un roman d’Elizabeth Strout. Je l’ai acheté par hasard, lors d’une de mes ballades en librairie. Il est dans ma bibliothèque depuis plus d’un an. J’avais besoin d’une lecture au style littéraire travaillé, une lecture contemporaine et de contemplation. Olive Kitteridge a reçu le Prix Pullitzer de la fiction en 2009.

lacavernedhaifa, priz pullitzer

Dans ce roman nous suivons Olive, l’épouse du pharmacien de Crosby, une petite ville côtière du Maine, et la mère possessive d’un garçon, Christopher. Elle est aussi un professeur de mathématiques tyrannique, capable, pourtant de grands élans de bonté. Personnalité hors norme, a priori peu aimable, Olive traverse cette fresque polyphonique en treize épisodes, et son destin s’entremêle avec celui des habitants de la ville, sur une période de trente ans.

Olive Kitteridge apparaît dans chacun des chapitres du roman sans être à chaque fois le personnage principal. Parfois elle fait une simple apparition dans l’un des portraits dépeint par l’autrice. C’est un personnage qui m’a touché d’une certaine manière. Loin d’être stéréotypé, Olive est une femme à la façade autoritaire mais au coeur tendre. Elle se cache derrière sa morphologie imposante et des punchlines assumées.

Tout le monde la craint, ou la fuit, pourtant, Olive, souvent, leur vient en aide. La relation avec son fils unique est très particulière. Extrêmement possessive elle ne supporte pas l’éloignement de ce dernier. Elle n’arrive pas à couper le cordon, si bien qu’il y a certaines scènes pleines de cocasseries. Je vous en raconte une. Dans l’un des chapitres, on nous narre le mariage de son fils avec une jeune femme à l’opposé tant du caractère que du physique d’Olive. Olive déteste sa belle-fille, si bien qu’elle n’hésite pas à voler ses vêtements et/ou à les abîmer après avoir entendu une remarque désobligeante à son égard. La scène bien que cruelle, m’a fait sourire.

Il y a un peu d’humour dans ce roman. J’ai laissé s’échapper plus d’un sourire au cours de ma lecture.

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Nous suivons également le destin de plusieurs personnages de cette petite ville côtière. Bien que certains destins m’ont touché et attiré mon attention, je n’ai pas compris le liant qui relie l’ensemble.

J’en viens donc aux points désagréables de ma lecture. J’ai trouvé que le fil conducteur n’était pas assez affirmé. Il manquait de substance pour réellement me happer dans la lecture. Malgré l’excellente plume de l’auteur et la contemplation de tableaux vivants touchants, je me suis très vite ennuyée. 

Toutefois, Olive Kitteridge est un personnage exceptionnel, qui évolue au fur et à mesure de sa vie, surtout vers la fin. Elle n’a pas sa langue dans la poche, n’est pas attitrée de multiples qualités, mais elle à l’essentiel pour que l’on s’attache à elle.

Lors de mes recherches, j’ai appris que le roman a été adapté en une mini série télévisée de 4 épisodes, apparemment disponibles uniquement sur Canal +. Je n’ai pas encore pu regarder cette adaptation cinématographique mais j’y remédierai dès que j’en aurais l’occasion. Par contre je me suis  attardée sur la bande annonce. J’avoue qu’au visionnage de cette dernière, je suis un peu sceptique quant à l’adaptation du livre. Premièrement, et surtout, le personnage d’Olive Kitteridge dans la série est fine et jolie, à l’antithèse du roman. Cela me désole profondément puisque à mon sens, le personnage est totalement dénaturé. Dans le roman, Olive Kitteridge est voluptueuse et très grande, pas forcément jolie, et cela à son importance dans la psychologie du personnage parce qu’elle se rabat sur la nourriture comme on se raccrocherai à une branche d’arbre alors que l’on est en train de sombrer dans le vide. Elle se cache derrière la nourriture comme une sorte de carapace pour ne pas révéler son véritable visage. Dans l’adaptation, je vois que par rapport aux titres des épisodes, repris de ceux du livre, a été choisi d’être adapté que ceux où Olive Kitteridge apparaît comme le principal protagoniste. Sûrement que les autres personnages de cette fresque de gens ordinaires vont apparaître ici et là dans la série, mais ils n’auront pas autant de lumière que dans le roman où un chapitre entier leur ai dédié.

Toutefois Olive Kitteridge est un personnage atypique, pince sans-rire qui saura vous touchée si jamais vous décidez d’ouvrir les pages de ce roman. Olive Kitteridge c’est aussi et surtout une ôde aux héros ordinaires, ceux que l’on croise au détour d’une ballade, ou dans un bar. C’est un roman sur le temps qui passe, sur les remords et les regrets de la vie, mais surtout sur les petites espérances.

Je recommande pour le lecteur en besoin d’une lecture peu commune entre contemplation et belle plume. Malgré un petit ennui sur le milieu du livre, c’est un roman que je suis contente d’avoir lu et que je garderais en mémoire pour toutes ces petites joies qu’il a su m’apporter.

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